Une demi-tonne de pépins de pulpe de canneberge issus de la production de jus ont été valorisés lors des neuf premiers mois d’existence de la Distillerie Euclide. Ces résidus proviennent de Citadelle, une coopérative de producteurs et de transformateurs alimentaires de la région de Victoriaville.
La Distillerie Euclide ne pouvait voir le jour qu’à Victoriaville, berceau du développement durable au Québec. La coopérative de travailleurs combat en effet le gaspillage alimentaire grâce à la valorisation de résidus de la transformation de la canneberge, soit le pépin de la petite baie acidulée. «Il s’agit d’une matière première qui serait autrement délaissée, par exemple en étant donnée en nourriture aux animaux», souligne Sébastien Roy, qui a cofondé cette entreprise avec deux amis, Ken Bouffard et Mathieu Provencher.
Mais, l’histoire ne s’arrête pas là. Les spiritueux responsables imaginés par le trio mettent aussi en valeur des personnes vivant avec un handicap. «Les participants de Parcours [un organisme de la région] zestent les oranges nécessaires à la fabrication de notre gin Les Éléments No. 1 [médaillé d’or au concours The Gin Masters de Londres, en 2022]. Les agrumes dépourvus de leur écorce odorante prennent ensuite le chemin de Restaurant Populaire et de la Banque alimentaire de la MRC d’Arthabaska», explique-t-il.
La Distillerie Euclide compte bien continuer à multiplier les symbioses territoriales. Ce faisant, elle pavera la voie à une économie où tous les acteurs optimisent l’utilisation des ressources qui circulent déjà dans nos sociétés. «Nous avons un projet de liqueur de canneberge et d’ananas, un autre de prêt-à-boire en cannette... Nous planchons même sur une vodka faite à 100 % de rejets de l’industrie agroalimentaire qu’on retrouve dans un rayon de 40 km de notre usine de production!», s’enthousiasme Sébastien Roy.