La technologie d’Optania est susceptible d’être utilisée par 4 millions de jeunes Français, soit l’équivalent de la moitié de la population du Québec.
À l’origine d’Optania, il y a une idée folle qui s’est logée dans la tête de Louis-Raphaël Tremblay en 2005. Celui qui était alors enseignant en mathématiques et en sciences au secondaire remarquait qu’un élève apprenait mieux lorsqu’il bénéficiait de rétroactions personnalisées à chaque étape de son parcours académique. Seul problème: à défaut de pouvoir se multiplier, un professeur ne suffit généralement pas à la tâche. Une machine, par contre, le peut—du moins, en théorie. «C’est ce que je pensais à l’époque, mais personne ne l’avait encore prouvé. Jusqu’à ce que je traduise le tout sous forme d’algorithmes», raconte l’homme de 43 ans, qui a quitté l’enseignement en 2009 pour se lancer à son compte.
Il faudra cependant plusieurs années pour que la technologie bienveillante inventée par l’entrepreneur prenne son envol. Le principal obstacle que ce dernier doit surmonter: les réserves du milieu vis-à-vis de l’intelligence artificielle, qui est au cœur d’Optania. «Ce n’était pas un sujet à la mode, contrairement à aujourd’hui. Je passais donc pour un hurluberlu», explique Louis-Raphaël Tremblay. À force de persévérance, la PME saguenéenne de 30 employés finit par conclure une entente de dix ans avec la Gestion des ressources informatiques des commissions scolaires du Québec (GRICS) en 2016. D’ici quelques années, c’est donc 1,2 million de jeunes Québécois qui seront accompagnés virtuellement par l’Interface de soutien assisté (ISA) d’Optania par l’entremise du portail Mozaïk.
Et ce n’est qu’un début: d’autres systèmes scolaires de par le monde sont intéressés par les solutions offertes par Optania. Un projet-pilote sera bientôt lancé avec leur technologie en France, notamment. Plus que jamais, le président-directeur général de l’entreprise croit à la possibilité de concrétiser sa vision initiale: révolutionner l’enseignement. «C’est le désir d’améliorer la qualité d’apprentissage des jeunes qui m’a tenu pendant toutes ces années. Bien avant les profits ou le pouvoir, c’est la volonté de faire du bien autour de soi qui caractérise l’entrepreneur. Il ne faut pas perdre de vue cette raison», conclut Louis-Raphaël Tremblay.