05 octobre, 2020

Retour sur le printemps 2020 : Donner au suivant

À l'initiative du Scientifique en chef du Québec, les Fonds de recherche du Québec et OSEntreprendre s’associent pour faire rayonner la résilience, la créativité et les initiatives d’entreprises portées par des Coups de cœur Étudiant Créateur d’entreprise du Défi OSEntreprendre dans le contexte actuel.

 

Au retour de son plus récent congé de paternité, à la mi-mars, Jean-Philippe Bouchard doit gérer un dossier pour le moins épineux : une pandémie. Le copropriétaire de la Distillerie du Fjord, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, est alors bien conscient de jouer le va-tout de sa jeune entreprise.

« Nous connaissons une croissance fulgurante depuis le démarrage de l’entreprise il y a trois ans, notamment grâce à notre produit phare, le gin Km12. Avec la multiplication des mesures pour freiner la propagation de la COVID-19, j’étais très inquiet pour notre avenir », raconte-t-il.

Jean-Philippe Bouchard pousse un soupir de soulagement lorsque quelques jours plus tard, le Gouvernement du Québec annonce qu’il maintient les succursales de la Société des alcools du Québec ouvertes en dépit de la crise sanitaire. « La SAQ est notre principal client, et cette décision signifiait par la bande que nous pouvions continuer à opérer notre microdistillerie », explique-t-il.

Il faut dire que la réponse des Québécois au confinement demeure une inconnue à ce moment-là. « Nos produits sont relativement dispendieux. Dans un contexte économique turbulent, les consommateurs allaient-ils couper dans les dépenses superflues? Impossible de le savoir », se souvient Jean-Philippe Bouchard.

Afin de garantir la santé et la sécurité de son équipe, l’homme d’affaires répartit en outre la production sur deux plages horaires distinctes de trois jours chacune.

 

Élan de générosité

Au final, Jean-Philippe Bouchard a eu tort de s’inquiéter. Contre toutes attentes, les Québécois se sont tournés massivement vers les produits locaux, dont les alcools et spiritueux artisanaux. Mieux encore : la vaste majorité n’a pas modifié ses habitudes de consommation, selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

« Entre avril et juillet, nous n’avons pas chômé. », se réjouit-il. La Distillerie du Fjord a donc bien traversé la crise. Mais ce n’est pas le cas de tous et toutes. Pendant le confinement, Jean-Philippe Bouchard reçoit tous les jours des appels désespérés de gens à la recherche de désinfectant pour les mains. Si bien que la Distillerie du Fjord, d’abord réticente à investir ce marché, y fait finalement le saut. Mais pas n’importe comment.

« Mal à l’aise à l’idée de nous enrichir à la faveur de la COVID-19 et après réflexion, nous avons décidé de faire don de notre gel hydroalcoolique à Centraide Saguenay–Lac-Saint-Jean », souligne-t-il.

En tout, la Distillerie du Fjord a remis pas moins de 1000 litres de désinfectant pour les mains à l’organisme de bienfaisance, lequel soutient plus de 90 partenaires communautaires. C’est l’équivalent de 10 000 litres de bière distillée issus, entre autres, des inventaires invendus de l’ensemble des microbrasseries de la région. « Nous avons été chanceux; nous aurions pourtant pu y goûter sévèrement, reconnaît-il. De là l’importance de donner au suivant. »

 

 

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Portrait rédigé grâce à la contribution de 

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