Matériaux détournés de l’enfouissement depuis que Transformation des Métaux du Nord opère. C’est plus que le poids du Titanic!
Là où certains voient des matériaux de construction bons pour la poubelle, Marie-Claude Lévesque relève plutôt des produits récupérables. La présidente de Transformation des Métaux du Nord inc. a fondé son entreprise il y a douze ans, après avoir constaté que les débris de construction et de démolition prenaient systématiquement le chemin de l’enfouissement. «Par exemple, on se débarrassait de madriers de bois utilisés pour les coffrages alors qu’ils étaient encore parfaitement utilisables. Il y avait une possibilité de les revaloriser, mais ce n’était pas fait», se souvient la femme de 38 ans.
Alors répartitrice de boîtes de rebuts chez Fortin et Lévesque inc., une entreprise familiale appartenant à son père, elle décide de voler de ses propres ailes. «Je savais que je voulais être entrepreneure depuis que j’étais haute comme trois pommes. Par contre, je désirais me lancer dans un projet qui me passionnait. Ç’a finalement été le recyclage!», s’exclame-t-elle. Il lui aura fallu deux ans «de paperasse et de démarchage» avant d’obtenir le feu vert des autorités pour opérer son centre de tri situé à Ragueneau, sur la Côte-Nord.
La proximité et les économies sont les deux chevaux de bataille sur lesquels mise Transformation des Métaux du Nord pour se démarquer de sa concurrence. «En moyenne, il en coûte aux entrepreneurs en construction 25$ de moins par tonne pour faire affaire avec nous plutôt que d’opter pour l’enfouissement. C’est un incitatif fort pour les forcer à recycler», explique Marie-Claude Lévesque. Et ça marche: 90% des matières qui rentrent au centre sont revalorisées par les huit employés qui y travaillent à l’année.